Journal d'une impuissance (04 Mai 2010)

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04 mai 2010 

La marée noire, qui grossit à raison de 800 000 litres par jour, s'étend maintenant sur plus de 23 000 kilomètres carrés, ce qui équivaut à 50 fois la superficie de l'île de Montréal

Aux États-Unis, BP tente toujours de contenir la nappe de pétrole. La construction du couvercle arrive à terme, il sera transporté rapidement sur le lieu de la catastrophe. Ce dispositif, qui pèse plusieurs dizaines de tonnes, doit acheminer le pétrole dans un tuyau qui le mènerait à la surface, où il serait recueilli dans un réservoir. BP croit que cela pourrait lui permettre de récupérer 85 % du pétrole. Si ce premier couvercle fonctionne, deux autres seront construits pour être placés sur les fuites qui déversent aussi du brut dans l’océan.




Les biologistes qui étudient les oiseaux et les poissons dans la région sont inquiets. Ils dressent un tableau bien sombre pour la faune locale.
- Petites sternes : Gulfport (Mississippi), en abrite plusieurs milliers, c’est un oiseau menacé d'extinction. 
- Dauphins : Jusqu'à 5000 dauphins pourraient mettre bas dans cette zone.
- Méduses : Larry Schweiger, président de la Fédération nationale de la faune et de la flore, fait état (la veille) d'un grand nombre de méduses mortes sur le rivage d'une île à l'embouchure du Mississippi. 
- Les jeunes crevettes, qui sont un maillon essentiel de la chaîne alimentaire marine, se préparent à quitter les estuaires pour migrer vers la mer. Et donc à traverser le brut.
Ce n’est qu’un aperçu très léger des dégats irréversibles causés par la marée noire. Chaque maillon est touché, ainsi que la reproduction, des milliers de juvéniles (toutes races confondues) sont condamnés à mort par cette marée noire. 

On imagine difficilement les conséquences à long terme, car chaque jour c’est 10 fois ce que l’Exxon Valdez a rejeté il y a 20 ans sur 1 300 kilomètres de côtes vierges. Ce territoire a fait l’objet d’études (ils avaient reçu environ 80 000 litres de pétrole – soit une infime partie des 41 millions de litres qui s’étaient déversés à l’époque). Cette enquête portait  sur l’impact tant environnemental qu'humain. Et il ressort nettement que 20 ans après les dégâts sont encore considérables. L’Alaska panse encore ses plaies. Du mazout est toujours collé aux rochers, des dizaines d’espèces animales ont été décimées et des villages de pêcheurs se débattent entre alcoolisme et violence domestique...

Tous les regards sont tournés vers ce couvercle qui doit contenir la fuite qui grossit régulièrement…

 



Source : L’image présentée par la NASA Earth Observatory est une photo (ISS023-E-32397) retravaillée prise par un membre de l’équipage de l’expedition du Programme de la Station spatiale internationale, le 4 mai 2010, avec un appareil photo numérique Nikon D3S (cliquer sur l’image pour l’agrandir).

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Copyright : 
 
Texte : Rip de la Louiseraie
Images :

Couvercle : Crédit photo couvercle : Photo: La Presse Canadienne /AP/Bill Haber
http://img.src.ca/2010/05/04/300x450/PC_100504couvercle_confinement_bp_p1.jpg

Nappe vue de la navette : http://planetevivante.files.wordpress.com/2010/05/iss023-e-32397.jpg?w=300&h=200